je suis une artiste, une putain d'artiste qui ne gagnera jamais sa vie de son art. je suis une sportive. le sport est mon art. le surf est mon art. sans mes vagues, je suis comme un peintre sans toiles, comme un chanteur sans sa voix, comme une plage sans eau. je suis perdue, abandonnée, sans gravité, sans terre où mettre le pied, sans air pour respirer, sans branche pour m'accrocher. et face à cette vague d'accumulation, j'aimerais savoir surfer les mots. comme ça, je ne pourrais plus jamais m'arrêter, je surferais sur les mots du professeur, sur les mots de mes amis. surf, surf, surf. je ne jure que par ça. pourquoi ai-je choisit de rester ici ? pourquoi ne suis-je pas repartit sur mon île natale ? pourquoi je me suis éloignée des vagues, de l'eau, de ma passion ? pour la psychologie. voilà, la vraie raison. parce que je l'ai choisit, parce c'est mvu et pas une autre, ça aurait pu être ucla, ou celle de new york. ou peu importe l'endroit, je me serais débrouillée. mais ici. et pas autre part. après-demain, les cours reprennent. un petit week-end de repos rapide. je n'ai pas fait la fête du week-end. pas qu'il soit finit, hein. je tourne la tête vers ma petite table de chevet où est posé mon blackberry noir. je l'attrape du bout des doigts. je n'ai pas d'amis, et il est onze heures du matin. c'est avec une flemme aigu que je m'avance pour attraper ma guitare. j'ai envie de jouer, mais mes muscles semblent me dire non. je me mets en tailleur sur mon lit et je la dépose sur mes genoux. du bout des doigts, je gratte les cordes pour former un accord. le rythme s'accélère, lentement, je pose ma voix dessus. lentement, je prononce quelques syllabes. les mots et les phrases prennent forme. je me mets à chanter du bruno mars. un chanson que j'ai connut récemment, depuis, je l'adore. elle s'appelle "just the way you are".

ouuh baby baby it's a wild world. ma sonnerie retentit juste assez fort pour que je puisse l'entendre. je pousse la guitare de mes genoux pour attraper mon cell. je décroche. « aloha. » qui est-ce ? « aloha ma jolie. » ohmyfuckingod. c'est mon père. « papa. tu vas bien ? » je me surprends à sourire toute seule. je me lève pour m'apprêter à revisiter ma chambre. « on ne peut mieux, les vagues sont magnifiques aujourd'hui. je pensais à toi parce que cet après-midi, je reçois un petit américain. il vient prendre des cours. et toi ? comment ça se passe ? » un petit américain qui vient prendre des cours de surf. il s'adresse au meilleur, il a raison, hein. « quel chanceux ! ici ça se passe super bien, les professeurs sont sympa, les gens aussi. » « et tu fais pas trop la fête, hein ? » je passe ma main dans mes cheveux, comme s'il était face à moi. cet homme me connaît par cœur. « je suis pas encore sortit ce week-end. mais t'inquiète, je bosse. » une heure après. « bye papa. à la prochaine. » motivée, je pose mon téléphone sur mon lit, j'ouvre mon armoire et j'en sors un slim noir, un t-shirt ayant appartenu à un ancien boyfriend, et une paire de spartiate couleur camel. j'enfile le tout et je me décide à sortir. mes cheveux tombent en cascade sur mes épaules. où vais-je aller ? je n'ai pas vraiment envie de voir du monde. j'ai juste envie de me boire un bon moka blanc. starbuck, of course. je m'élance dans la rue, je croise des gens, des étudiants, des professeurs. j'ai ce sourire qui ne veut pas partir, ce sourire joyeux. comme si rien ne pouvait gâcher ma journée. je commence ma boisson, je me retourne. rien ne pouvait gâcher ma journée hein. rien ou presque. mon cœur bondit. « halcyon. » putain, voilà mon meilleur ami. haha. ironie quand tu nous tiens, hein. je le contourne pour aller m'asseoir au fond de la salle. pitié qu'il ne vienne pas, je le déteste.

La tête dans les fesses (restons civilisés), encore, je me réveille avec la conviction que ce soir, je ne ferai pas la fête ni rien parce que sinon .. sinon .. je suis bon pour la morgue. Assez louche comme pensée en fait. Soit, je me lève, les cheveux en pétard (j'ai abandonné, je n'arrive même plus à les coiffer .. à quoi bon), m'assois quelques instants sur mon lit la tête entre les mains puis ça y est, la bête est lancée. J'enchaîne donc brossage de dents, douche puis habillage rapide avec un jeans en mauvais état mais propre (les autres sont entrain de livrer bataille dans la machine à laver), un t-shirt bleu, l'american apparel gris et une veste en cuir et puis .. voilà. La flemme de chercher plus loin vous savez. Je m'apprête à quitter l'appartement des goldenskans qui est si vous voulez un peu l'endroit où je vais quand j'ai la flemme (ma meilleure amie ..) de rentrer à la résidence de l'université ou quand j'ai envi de rester seul. Personne ne vient jamais, Hoyt j'en suis sur parce que sinon je verrai un gros bordel et .. pareil pour Ashes .. un bordel parce qu'ils, je précise, n'auront pas trouvé où notre sympathique papounet a rangé le cash. Oui parce qu'en fait, il y a toujours du pognon caché quelque part chez nous .. tiens, une fois j'en ai trouvé dans les toilettes.. Bref. Je prends les clés de ma moto (oui parce que j'en ai une !) et sortis. Puis là le pire, un petit morveux qui est trop près de ma moto .. Il était au tel. « Ouais, mais j'te jure, une vraie de vraie. » Finalement, il était inoffensif, quatorze ans je pense, un fan de moto et peut-être de Star wars. Ils me font marrer ces petits. Un sourire s'affiche alors sur mon visage, j'aime bien impressionner .. enfin là, c'est plus ma bécane mais bon. Je marche alors jusqu'à celle-ci tout en ignorant le Star warseux (mais sachez que j'aime bien quand même ce film), monte dessus, mis mon casque noir et là, en regardant le fan dans ses yeux pleins d'étoiles, fis un grand grand sourire puis .. là m*rde faut que je file, mon moment de gloire de la journée est passée faut que j'aille me prendre un starbucks sinon je crève sur place. Après quelques minutes de route, je gare Leonie .. oui bon, voilà, je l'ai nommée Leonie parce que j'en avais envi. (ca fait plutôt d'un côté assez pitié mais je vous jure que c'est drôle de surnommer vos affaires) puis .. direction le starbucks. "frappuccino caramel" la jolie vendeuse qui me file son numéro puis .. journée qui commence bien tout compte fait.

Je bois mon frappu et maintenant que j'y pense, j'ignore vraiment et complètement ce que je vais faire de ma journée. c'est lamentable de voir que la routine s'installe et de ne rien pouvoir n'y faire .. c'est triste ouais. malgré tout, ça ne me rend pas plus triste, sérieux, ce qui me rendrait triste c'est de savoir que paris hilton a eu un accident .. c'est une bombe cette fille. Soit, je salue quelques amis puis là, je vois .. Nale. Bon en fait elle s'appelle Nalu mais je péfère l'appeler Na ou Nale, histoire de la taquiner un peu. D'ailleurs .. je sais pas, elle ne m'aime pas trop je pense mais elle ne me déplait pas .. c'est assez marrant de la taquiner. Avec un grand sourire de petit prétentieux je m'avance vers elle. Elle m'a vu et veut m'éviter. Et bah non ma jolie, on ne fuit pas Halcyon Goldenskans. D'ailleurs t'es bien la seule. Bref, je m'approche. un « halcyon » très très énergique et joyeux sortit de sa bouche. « oh bah tiens, na! comment tu vas? » lui dis-je avec toujours, mon grand sourire sur la face. « ça fait un bail qu'on ne s'était pas vu .. » lâche-je cette fois-ci pour rigoler avec un ton sarcastique pour lui rappeler que en fait, on s'est croisés l'autre jour et que j'étais encore avec Méghane .. euh non, Anna .. Ca nous arrive souvent ces situations.